Chamis Bernabé : De l’ombre du harcèlement à la lumière de la scène, un parcours par la musique et le théâtre

Le 11/06/2025 0

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Dans le parcours de nombreux adolescents, certains passages laissent des traces profondes, parfois douloureuses, mais qui peuvent aussi devenir le point de départ d’une transformation profonde. C’est le cas de Chamis Bernabé, jeune artiste originaire de Sète, dont le chemin, marqué par le harcèlement scolaire, a pris une tournure radicale grâce à la musique et au théâtre. Aujourd’hui, il est plus qu’un simple artiste : il est un témoignage vivant de courage, d’authenticité et d’espoir.

Les premiers signes d’une différence incomprise

Comme beaucoup, Chamis a grandi avec l’envie de trouver sa place. À l’école, il était souvent discret, passionné par des choses qui n’étaient pas forcément « à la mode » dans son entourage. « J’ai toujours aimé la musique, le théâtre, écrire des textes. Mais ces choses-là n’attiraient pas forcément l’attention de mes camarades. Au contraire, ça semblait parfois les déranger », se souvient-il.

Très vite, des petits regards moqueurs, des chuchotements et des commentaires ont commencé à s’accumuler. Ce qui au début paraissait anodin est devenu une source constante d’angoisse :

« Je sentais que certains m’évitaient, que j’étais un peu le « bouc émissaire » sans vraiment comprendre pourquoi. Les moqueries ça fait mal, autant que, les silences et les exclusions. »

Ces premières blessures invisibles, Chamis les a portées longtemps en lui, avec le poids de la solitude qui va avec. « Je me suis souvent demandé si je n’étais pas juste « bizarre », si je n’étais pas « fautif » d’être différent. »

La montée du harcèlement

Au fil des années, le harcèlement s’est intensifié. Ce n’étaient plus seulement des moqueries, mais aussi des intimidations plus directes : des insultes, des refus de parler, des agressions verbales ou physiques. « C’était devenu un cercle vicieux. J’évitais l’école, je me renfermais sur moi-même, et plus je me renfermais, plus j’étais une cible », confie-t-il.

Cette période sombre l’a profondément marqué. Beaucoup auraient pu se résigner ou sombrer dans la colère ou le silence total. Mais pour Chamis, un déclic s’est produit. « Il y a eu un moment où j’ai compris que je devais trouver autre chose, un moyen de m’en sortir, sinon je ne sais pas ce que ça aurait donné. »

Des platines à la scène :

Comme beaucoup, Chamis a grandi avec l’envie de trouver sa place. Dès son plus jeune âge, il était attiré par la musique, mais pas seulement celle qu’on lui proposait à l’école. Très tôt, à seulement 7 ans, il s’est initié au hip-hop et au scratch, une technique de mixage qui lui a valu une première apparition à la radio locale.

« J’étais tout petit, mais déjà passionné par les platines. Passer à la radio à cet âge, ça m’a donné confiance et l’envie de continuer à créer, à explorer. »

(Radio Campus Montpellier)

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À l’école, cependant, sa passion pour la musique et ses intérêts différents ne suscitaient pas toujours la compréhension de ses camarades. « J’étais souvent discret, et les choses que j’aimais semblaient parfois bizarres aux autres. »

Très vite, des regards moqueurs, des chuchotements et des commentaires ont commencé à s’accumuler, transformant peu à peu son quotidien en un combat silencieux.

« J’étais le « bizarre », celui qu’on évitait ou qu’on taquinait. »

Pendant cette période difficile, Chamis a aussi dû faire face à des crises d’angoisse et de tétanie, des moments où le stress et la peur prenaient le dessus sur son corps et son esprit. « C’était comme si tout se bloquait à l’intérieur, je n’arrivais plus à respirer correctement, ni à penser clairement », confie-t-il. Ces épisodes, parfois soudains et intenses, témoignent de la lourdeur du poids qu’il portait au quotidien, mais aussi de sa force à continuer malgré tout.

 

Conservatoire de Sète : piano, chant et théâtre

Cette « autre chose », c’est l’art, et plus précisément le conservatoire de Sète, où Chamis a pu commencer à canaliser son énergie et ses émotions. « C’est là que j’ai commencé à prendre des cours de piano, de chant et de théâtre. Ces disciplines m’ont offert un cadre, un espace où je pouvais m’exprimer et être écouté. »

Le piano, déjà familier, est devenu un vrai moyen d’expression, tout comme le chant, qui lui a permis de découvrir la puissance de sa voix et la richesse de ses émotions. Quant au théâtre, il est devenu ce lieu magique où il pouvait se métamorphoser, oublier ses angoisses, et essayé de toucher le public.

« Au conservatoire, je n’étais plus celui qu’on moquait, j’étais un élève, un artiste en devenir. Ça m’a beaucoup aidé à reconstruire ma confiance. »

« J’étais terrifié la première fois, mais une fois sous les projecteurs, tout changeait. Je pouvais devenir quelqu’un d’autre, raconter une histoire qui n’était pas la mienne, et pourtant, ça m’aidait à me libérer. »

Le théâtre lui a offert un espace où il n’était plus la cible des moqueries, mais un acteur à part entière. Cette expérience a renforcé sa confiance et lui a donné l’envie d’aller plus loin, d’oser prendre sa place.

 

Plus de 80 représentations : l’expérience scénique au cœur de son parcours

Au fil des années, Chamis Bernabé n’a cessé de monter sur scène, accumulant plus de 80 représentations entre concerts, spectacles de théâtre. Chaque représentation est pour lui une nouvelle occasion de partager son histoire, ses émotions, et de connecter avec un public toujours plus large et diversifié.

« Chaque fois que je monte sur scène, je ressens une énergie particulière. C’est un mélange d’excitation, de nervosité, mais surtout de joie pure », confie-t-il. « Ces moments m’ont appris à dompter ma peur, à me dépasser, et surtout à transmettre un message d’espoir. »

Cette riche expérience scénique lui a permis non seulement de gagner en confiance, mais aussi d’affiner son art, en adaptant ses textes et son interprétation selon les publics et les lieux. De petites salles intimistes aux scènes plus grandes, chaque représentation est une étape dans sa quête scénique et de partage.

Une immersion dans l’univers télévisuel : Chamis Bernabé en tant que figurant dans Le Fil d’Ariane

En 2023 et 2024, Chamis Bernabé a eu l’opportunité de figurer dans la série télévisée française Le Fil d’Ariane, diffusée sur TF1 en janvier 2024 et en mars 2025. Cette série comédie-policière met en scène Ariane Legrand, une chroniqueuse judiciaire intrépide, incarnée par Chantal Ladesou, qui s’immisce dans la vie de son fils, commandant de police, pour mener ses propres enquêtes.

« Participer à cette série en tant que figurant a été une expérience enrichissante. Cela m’a permis de découvrir les coulisses de la production télévisuelle et d’observer de près le travail des comédiens et de l’équipe technique », confie Chamis. Le tournage s’est déroulé principalement à Sète et Vias, offrant une immersion authentique dans l’ambiance locale.

Bien que son rôle ait été secondaire, cette expérience a renforcé sa passion pour l’univers artistique et l’a motivé à poursuivre ses projets dans le milieu.

Collectif Orchestré : une aventure artistique nouvelle principalement le slam !

Depuis septembre 2024, Chamis Bernabé a intégré le Collectif Orchestré, une formation de musiques actuelles du Conservatoire à Rayonnement Intercommunal de Sète Agglopole Méditerranée (antenne de Frontignan). Composé de 15 musiciens et de 4 techniciens, ce collectif offre une plateforme pour l’expression artistique pluridisciplinaire, mêlant musique, théâtre, poésie.

Une immersion artistique riche et formatrice

Au sein du collectif, Chamis a eu l’opportunité de collaborer avec des artistes aux talents variés, participant à la création et à la mise en scène d’un répertoire groovy, rythm and blues. Les objectifs pédagogiques incluent l’arrangement, l’orchestration, l’improvisation, ainsi que la gestion technique des performances.

« Intégrer le Collectif Orchestré m’a permis d’explorer de nouvelles facettes de ma créativité, d’apprendre aux côtés de musiciens expérimentés et de contribuer à des projets artistiques collectifs enrichissants. »

Le slam : une voix personnelle au sein du collectif

Suite à son engagement musical, Chamis s’est lancé dans l’écriture de ses propres textes de slam, une forme d’expression poétique et orale. Le slam, art de la parole en performance, lui offre un moyen puissant de partager ses émotions, ses réflexions et ses expériences. Ses textes abordent des thèmes variés tels que l’amour, le temps, ou alors le spirituel. L’identité et la quête de sens.

« Le slam est devenu pour moi un échappatoire et un énorme challenge je dois dire ! Un moyen de transformer mes pensées en paroles, de les partager avec le public et de créer une connexion. »

Une année marquée par des performances publiques

Au cours de cette première année, Chamis a participé à plusieurs événements organisés par le collectif Orchestré, dont des concerts et des conférences musicales.

The Voice 2026 : en pleine course aux auditions de Montpellier puis Paris

Les castings de The Voice battent encore leur plein, et Chamis Bernabé est en pleine course pour franchir chaque étape. Après avoir réussi les premières phases, il se prépare désormais à passer la dernière étape régionale dans le Sud, qui se déroulera le mercredi 11 juin 2025 à Montpellier.

« Je croise les doigts, c’est une étape cruciale pour moi. Passer cette phase me permettrait de rejoindre Paris, où m’attendent encore quatre à cinq étapes décisives », confie Chamis avec détermination.

Ce parcours, exigeant et intense, représente pour lui une formidable opportunité de faire entendre sa voix et de poursuivre son rêve musical sur une scène nationale.

« Chaque épreuve est un défi, mais je reste concentré et motivé. L’aventure continue, et je donne tout pour aller le plus loin possible. »

Une morale portée par Chamis : ne jamais renoncer, même quand tout semble perdu

À seulement 14 ans, Chamis a traversé des épreuves que beaucoup ne peuvent imaginer. Harcèlement, crises d’angoisse, doutes et solitude ont jalonné son parcours, mais jamais il n’a laissé ces difficultés le définir ou l’arrêter. Au contraire, il a tenu à nous faire passer un message puissant et sincère :

« Ce que je veux dire, c’est qu’il ne faut jamais abandonner, même quand la vie devient compliquée. Parfois, on a l’impression que tout s’écroule, qu’on est seul face à nos problèmes, qu’on ne va jamais s’en sortir. Mais c’est justement dans ces moments-là qu’il faut se battre le plus fort. La musique, le chant surtout, aussi le théâtre, évidemment le piano, le slam, ce sont mes armes pour m’exprimer, pour sortir de la douleur, pour retrouver ma voix. »

Que ce soit par une note, un texte ou une scène, Chamis nous rappelle que l’art est un refuge, un moyen d’exister et de transformer la souffrance en énergie positive.

Il sait aussi que ce chemin est semé d’embûches. Les crises d’angoisse, la peur du regard des autres, le poids des moqueries et du harcèlement ne disparaissent pas du jour au lendemain. Mais il faut apprendre à vivre avec, à s’en servir pour avancer plutôt que pour reculer.

« J’ai fait des crises de tétanie, j’ai eu peur de sortir de chez moi, de parler aux gens. Mais grâce à la musique et au théâtre, j’ai trouvé une force que je ne soupçonnais pas. Chaque fois que je monte sur scène, c’est comme si je reprenais le contrôle, comme si je disais au monde : “Je suis là, je ne lâcherai pas.” »

Cette expérience, Chamis souhaite la partager avec tous ceux qui se sentent vulnérables, qui doutent ou qui traversent des moments sombres. Il veut leur dire que, même si la route est longue et parfois difficile, il y a toujours une lumière au bout du tunnel. Que chacun peut trouver son chemin, sa passion, son moyen d’exprimer ce qu’il ressent.

« Mon message, c’est pour tous ceux qui n’ont pas encore trouvé leur voix. Il faut chercher, essayer, persévérer. Parce que quand on trouve ce qui nous fait vibrer, ça change tout. Ça donne du sens à nos journées, ça fait disparaître la peur petit à petit, ça nous fait grandir. »

Au fond, ce que Chamis nous offre, c’est un exemple de courage et d’espoir. Il nous rappelle que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, mais que c’est dans la lutte, la passion et le partage que l’on découvre notre vraie force. Qu’il ne faut jamais renoncer à ses rêves, même quand tout semble perdu, car c’est dans ces moments-là que l’on construit son avenir.

Comme le dit si bien Chamis :

« Il y aura toujours des jours difficiles, des tempêtes à traverser, mais il faut tenir bon, croire en soi et continuer à avancer. C’est ça, la vraie force. »

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