Violences scolaires à Poussan : un élève victime d’insultes homophobes, l’administration accusée d’inaction

Le 25/06/2025 3

Dans Harcèlement

Depuis décembre, Chamis Bernabé, 14 ans, scolarisé au collège Via Domitia à Poussan (Hérault), endure presque quotidiennement des insultes parfois homophobes : « On me traite de pédé », « Tu n’as rien à faire ici ». Malgré les alertes répétées de sa famille, les moqueries ont continué en toute impunité dans les couloirs et même en classe.

Plusieurs élèves en sont responsables, identifiés par leurs victimes. Pourtant, l’établissement n’a pris aucune mesure disciplinaire, ni formulé de signalement officiel au rectorat

Un dossier de 10 pages pour dénoncer les faits, sans réponse

En mai, Chamis a rédigé un dossier complet de dix pages retraçant mois après mois chaque insulte, chaque humiliation. Il l’a remis à la direction début mai, espérant décridibiliser l'indifférence institutionnelle.

« On pensait que ce dossier allait provoquer une réaction immédiate. Mais non. Aucun retour. Aucun changement. »

Un mois plus tard, aucune sanction n’a été prise : aucun cours de soutien, aucun entretien disciplinaire, les harceleurs continuant leur harcèlement sans obstacle .

La gendarmerie prend le relais

Face à cette inertie, la famille de Chamis a déposé une plainte auprès de la gendarmerie de Balaruc‑les‑Bains dimanche dernier. Depuis, les autorités instruisent l’affaire et envisagent des poursuites non seulement contre les auteurs du harcèlement, mais également contre l’établissement lui-même, pour inaction, en vertu de la loi de 2019 sur le harcèlement scolaire.

Un recours judiciaire contre l’établissement serait exceptionnel, mais pleinement légitime au regard de l’attitude passible de sanctions pénales face à des injures homophobes répétées.

Des enjeux plus larges pour l’Éducation nationale

Ce cas met en lumière un problème structurel : la difficulté des établissements à traiter efficacement les violences homophobes. Selon le ministère de l’Éducation, ce type de harcèlement, bien que fréquent (environ 21 % des collégiens déclarent avoir été insultés au moins une fois par an) est trop souvent normalisé.

Les associations spécialisées, comme SOS Homophobie, alertent sur le coût psychologique élevé d’un tel harcèlement : perte de confiance, isolement, décrochage scolaire… parfois jusqu’à des pensées suicidaires.

Ce qu’il faut retenir

                 

            
Victime

Chamis, 14 ans, collégien à Poussan

Durée du harcèlement

~6 mois (depuis décembre)

Nature des faits

Insultes, moqueries, isolement

Institution

Aucun geste disciplinaire depuis dépôt du dossier

Action en cours

Plainte déposée, poursuites envisageables contre le collège

 

Commentaires

  • Damien

    1 Damien Le 25/06/2025

    Quel collège ! Bravo à l'Éducation nationale sans déconner !
  • Solal

    2 Solal Le 25/06/2025

    Courage Chamis, on n'est avec toi !
  • Christelle

    3 Christelle Le 25/06/2025

    C'est horrible, courage à cette enfant et ça famille.
    Comment on peut faire ça, je comprends pas et ne comprendrais jamais je pense.

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